En 1977, les premiers écologistes lillois faisaient vaciller le trône municipal de Pierre Mauroy et entraient par la petite porte à la mairie de Lille aux côtés du futur Premier Ministre. Quarante-trois ans plus tard, alors que Martine Aubry tremble à son tour, Lucienne Cluytens et Chantal Lebecq racontent leurs fabuleuses années 1970.
Paru il y a six mois, à la fin 2019, Le Vent se lève, le livre de Lucienne Cluytens et Chantal Lebecq, fait son retour à la une de l'actualité lilloise avec le second tour des élections municipales 2020. Arrivée en tête en mars dernier, Martine Aubry (PS) va devoir affronter un adversaire inédit, l'écologiste Stéphane Baly (EELV). Même si elle est favorite, la maire sortante a de quoi s'inquiéter. Selon un sondage IFOP publié la semaine dernière, le scrutin devrait être serré. Son adversaire est sur ses talons.
Cette situation en rappelle une autre, l'élection de 1977. Cette année-là, le successeur d'Augustin Laurent au beffroi de la capitale des Flandres se retrouve en ballottage face au candidat de droite Norbert Segard. Mauroy a été débordé sur sa gauche par de nouveaux venus, les écologistes qui se présentent pour la première fois aux élections municipales. Pour écarter le danger, le maire de Lille sera contraint de négocier avec ces trouble-fête et de leur offrir quelques places sur sa liste. Cet épisode, et de nombreux autres, sont au coeur du livre de souvenirs écrit par deux anciennes "hippies" lilloises aujourd'hui sexagénaires. Dans les années 70, la romancière Lucienne Cluytens fréquentait les mouvements d'extrême-gauche, anti-militaristes, anti-nucléaires, féministes et écologistes. Son amie, la musicienne Chantal Lebecq animait la scène pop et folk nordiste, et côtoyait Jacques Higelin et les vedettes underground des seventies.
Leur livre se termine par un regret : le constat qu'à l'époque les premiers écologistes lillois n'avaient pas été suffisamment écoutés. Une seconde chance s'offre à eux...
Comments